L'histoire de l'Afrique commence avec l'apparition de l'espèce humaine dans la corne de l'Afrique, il y a environ 2,5 millions d'années. La thèse principale de l’ouvrage de Herman Bennett est que la concurrence acharnée à laquelle se livraient le Portugal et l’Espagne pour l’Afrique atlantique fut déterminante pour la formation de l’État-nation moderne et du nationalisme européen. Bataille autour de la bataille de Teutobourg. L’un de ses points forts est qu’il montre, contre toute attente, que les Africains ont souvent réussi à tirer leur épingle du jeu durant les quatre siècles qui ont suivi leurs ­premiers contacts avec les Européens. Nous n’aurions jamais rien su de son histoire si un secrétaire de la chancellerie du sultanat mamelouk en Égypte n’avait eu l’idée de ­demander au successeur d’Abou Bakari II, Mansa Moussa – lequel, en 1324-1325, avait fait une longue halte au Caire sur la route de son pèlerinage à La Mecque – comment il était arrivé au pouvoir et de consigner ses propos par écrit. s'étendant de la fin du 19e siècle à la première moitié du 20e siècle. African Kings and Black Slaves (University of Pennsylvania Press, 2018). En effet, l’auteur de ce second livre d’histoire de la philosophie africaine connaissait nécessairement l’existence de ce travail dont il reprend par ailleurs in extenso le titre, mais n’en a pas moins fait le choix téméraire et suspect de le taire. Dès que l’on parle de la mise en place des sociétés de la Caraïbe, on pense à l’éta­blissement de groupes ethniques de diverses origines dans des sociétés esclavagistes. Emmanuel Macron a regretté par la suite l’emploi du mot « civilisationnel ». Ce qui causa la perte du Kongo, c’est la terrible hémorragie démographique provoquée par la traite après sa défaite contre le Portugal en 1665. Le cauri est un petit coquillage de l’océan Indien traditionnellement employé comme monnaie. En fait, le désert a toujours été un espace perméable où se déroulaient d’intenses échanges commerciaux, si bien que les influences culturelles et religieuses voyageaient dans les deux sens. Le roi du Bénin (dans l’actuel Nigeria) et celui du Kongo (à cheval sur ­l’actuel Angola, la république du Congo et la République démocratique du Congo) refusaient catégoriquement de vendre des captifs aux Européens (mais leur en achetaient parfois) et réussirent ­pendant longtemps à empêcher les ­nouveaux arrivants de faire main basse sur d’autres ressources convoitées comme les métaux. La première inscrivait le cours de l’existence africaine dans le primitivisme ... ici en examinant des problèmes conceptuels et en démontrant la thèse de la rationalité de l’histoire africaine. 3. L’histoire du royaume du Kongo est particulièrement éclairante. A Fistful of Shells: West Africa from the Rise of the Slave Trade to the Age of Revolution de Toby Green, University of Chicago Press, 2019. Dans le cas contraire, il jure de lui « faire la guerre, dans le feu et le sang, comme à un ennemi ». Les travaux de Cheikh Anta Diop, dès 1954, avec les Nations nègres et Culture, puis avec l’unité de l’Afrique noire et l’Afrique noire précoloniale, en 1959-1960, inaugurent une nouvelle approche de l’histoire de l’humanité et de l’Afrique en particulier. Ce pays, dont le roi était élu par une assemblée d’anciens, était un État très structuré à l’arrivée des Portugais, dans les années 1480. Comme le remarque Bennett, dès les premiers contacts entre Européens et Africains, il y eut un grand flou dans les termes employés par les nouveaux arrivants pour désigner les populations locales et les contrées explorées qu’ils imaginaient être la Guinée, l’Éthiopie et même l’Inde. Dans les dix ans qui suivirent le pèlerinage de Moussa, le Mali et son empereur commencèrent à figurer sur les cartes européennes, la plus célèbre étant l’Atlas catalan de 1375, ce qui contribua à attirer les aventuriers de la péninsule Ibérique le long de la côte atlantique de l’Afrique dans l’espoir d’y trouver la source de l’or. Gomez ne se borne pas à relater l’histoire de Mansa Moussa, il en cherche la signification profonde. C'est que si l'histoire s'est faite science en Occident, son milieu l'a marquée, limitant sa curiosité dans l'espace. Avant que la traite atlantique ne soit pratiquée à grande échelle à la fin du XVIe et au XVIIe siècle, estime Bennett, les Portugais se débattaient avec des questions de doctrine catholique pour savoir qui, des Maures et des Africains « païens », ils étaient en droit de capturer et de réduire en esclavage. Ce que l’on sait moins, en revanche, c’est que plusieurs grands royaumes africains usèrent de tous les moyens pour se soustraire à la traite d’esclaves et résister à la domination croissante de l’Europe. Au départ, c’est essentiellement l’or qui intéressait les Européens en Afrique, mais, avec l’essor de l’agriculture de plantation dans le Nouveau Monde à la fin du XVIe siècle, la demande d’esclaves africains augmenta de façon spectaculaire. Afin d’assouvir cet appétit démesuré, ils capturent bon nombre de nos hommes libres et protégés. 2. Constatant le goût de la population locale pour l’étoffe, les Hollandais inondèrent la région de leurs premiers textiles manufacturés, anéantissant le marché du pagne fabriqué au Kongo. Pour illustrer à quel point ces échanges commerciaux étaient bien établis à la fin du Xe siècle, Fauvelle parle d’un ordre de paiement – un chèque, pourrions-nous dire – d’un montant de 42 000 dinars émis par un marchand du sud du Sahara et encaissé par un commerçant de la ville marocaine de Sijilmassa. Ce qui est une aberration dans la mesure où l’histoire a commencé en Afrique, terre d’apparition de l’homme et des premières civilisations étatiques attestées. Des sources de l’époque calculent que l’empereur du Mali avait accompli le voyage de 4 300 kilomètres jusqu’au Caire avec 13 à 18 tonnes d’or pur dans ses bagages. Les Pays-Bas acceptent l’alliance. Mieux l’histoire de l’Afrique est le début de celle de l’Humanité. IL y a longtemps les européens ont nié l’existence de L’histoire africaine car elle est affranchie de la tutelle scientifique de l’occident. Et ce sont ces petits royaumes, perpétuellement en guerre les uns contre les autres, ainsi que contre les peuples sans État et les grands empires, qui devinrent les principaux fournisseurs d’esclaves de l’Europe. Tenant un sceptre dans une main et une sphère en or dans l’autre, il semble saluer un Berbère vêtu d’une tunique verte et d’un turban blanc monté sur un dromadaire 6. Il essaie surtout de gagner du temps, espérant obtenir de l’aide de la part du pape Nicolas V dans le conflit qui l’oppose à la Castille – secours qui arrive en 1455, sous la forme d’une bulle pontificale, Romanus Pontifex. En 1516, un voyageur portugais écrivait à propos du deuxième roi chrétien du Kongo, ­Alphonse Ier : « Sa vie chrétienne est telle qu’il m’apparaît à moi, non comme un homme, mais comme un ange envoyé par le Seigneur à ce royaume pour le convertir. », Le Kongo eut des ambassadeurs auprès du Saint-Siège des années 1530 aux années 1620, mais ses relations avec le Portugal se détériorèrent en raison de l’esclavage. Les sources de langue arabe varient pour ce qui est du détail mais donnent de façon univoque l’impression d’une opulence rarement vue ailleurs. African Dominion: A New History of Empire in Early and Medieval West Africa (Princeton University Press, 2018). Le Mali jouait une partition géopolitique complexe, soutient-il. Ceux qui l’acceptent pensent que l’histoire de l’Afrique commence seulement avec la colonisation. Le Rhinocéros d’or. Hegel ignorait tout cela, mais ici, sans aucun doute, l’histoire africaine rejoint l’histoire … L’empereur du Mali Mansa Moussa aurait été l’homme le plus riche de tous les temps. Pendant plusieurs siècles, les sociétés africaines exportaient ce que nous pourrions appeler des “devises fortes”, notamment de l’or, qui ne se déprécient pas avec le temps. » En échange, les Africains recevaient des cauris 9, du cuivre, du tissu et du fer, dont la valeur décroît avec le temps. Ce mot, “Sophia”, provient d’une langue africaine, les Mdw Ntr, la langue de l’Ancienne Egypte, où le mot “Seba” signifiant “le sage” apparait pour la première fois en 2052 avant J.-C. dans la tombe d’Antef I, bien longtemps avant l’existence de la Grèce et du Peuple Grec. En réalité, l’histoire de l’Afrique existe même en l’absence de l’écriture. 7. Des catastrophes monétaires semblables s’abattirent sur les derniers grands royaumes ouest-africains, du fait, essentiellement, de la chute du cours de l’or qui suivit les découvertes de gisements dans le Nouveau Monde. Pendant des siècles, l’Histoire africaine a été présentée exclusivement d’un point de vue occidental, sans tenir compte des traditions et de la culture orale des Africains eux-mêmes. Il y avait [également] 500 esclaves, tenant chacun une houlette en or pesant 500 mithqals » [soit plus de 2 kilos]. Green conclut sa vaste étude du pillage progressif du continent en regrettant le manque d’intérêt des historiens pour l’Afrique de l’époque précoloniale : « Dans la plupart des universités où l’histoire de l’Afrique est enseignée, on se focalise sur le présent et sur les problèmes du présent. Nous n’avons pas su ce qui leur advint. » Certains historiens contemporains (Michael ­Gomez, Toby Green et John ­Thornton, entre autres) ont déduit de ce récit que la flotte avait été prise dans le violent courant des Canaries, qui passe à une latitude à peu près équivalente à celle du Mali. Les premières identités nationales en Europe se sont forgées, dans une large mesure, sur la base de la concurrence en Afrique. Parmi les philosophes, il y a pléthore d’exemples consternants. » Cheikh Anta Diop, Alerte sous les tropiques, p. 48, Présence Africaine. Selon Fauvelle, Abou Bakari II était le père de Mansa Moussa et non son prédécesseur sur le trône du Mali. Cet édit reconnaissant au roi du Portugal le droit de dominer la plus grande partie de l’Afrique sera l’une des premières d’une série de bulles papales qui partageront les nouvelles terres entre le Portugal et l’Espagne. Nous sommes peut-être à un tournant de l’histoire littéraire africaine. L'histoire de l'Afrique désigne l'ensemble des faits passés concernant l'Afrique, de la Préhistoire à aujourd'hui. 8. Publié dans le magazine Books n° 102, novembre 2019. L’un des panneaux les plus célèbres de l’Atlas catalan représente Moussa assis sur un trône d’or et coiffé d’une lourde couronne dorée, un peu à la manière des souverains européens de l’époque. La distinction en deux phases, même si elle simplifie le détail de l'histoire urbaine, paraît commode car elle permet de dégager l'évo­ lution de l'organisation interne et externe de la ville négro-africaine. Alphonse V, que l’on surnomme déjà « l’Africain » de son vivant, exagère ses succès en Afrique. Les Portugais délaissèrent ainsi les razzias au profit du commerce et de la diplomatie. Dans « Rois africains et esclaves noirs » 7, l’historien Herman L. ­Bennett, spécialiste de la diaspora africaine à l’Université de la ville de New York, s’intéresse à un tout autre genre de diplomatie de l’Afrique précoloniale : les liens établis par les Portugais avec les royaumes africains qu’ils découvraient. Les Noirs, toutefois, en furent réduits à leur couleur de peau dès le départ. En 1526, ­Alphonse Ier écrit ainsi à Jean III de Portugal :« Beaucoup de nos sujets désirent acquérir les objets et marchandises que les gens de chez vous amènent ici. Mille deux cents ans plus tard, des griefs similaires entre le sud et le nord des États-Unis devinrent l’une des principales causes de la guerre de Sécession. Ces considérations procèdent d’une falsification de l’histoire africaine. Loin de renoncer à ses rêves d’exploration, Abou ­Bakari II aurait armé une nouvelle expédition d’une ampleur bien supérieure, constituée cette fois de 2 000 embarcations, dont il prit lui-même la tête. 1. D’aucuns ont récemment affirmé qu’il aurait été l’homme le plus riche de tous les temps. En 1454, raconte Bennett, le roi Jean II de Castille intime à son neveu, le roi Alphonse V de Portugal, de se tenir à l’écart de l’Afrique, qui est sa « conquête ». ... L'ONU confirme l'existence d'opérations militaires rwandaises en RDC en 2020. Si vous continuez à utiliser ce dernier, nous considérerons que vous acceptez l'utilisation des cookies. L’histoire de l’Afrique révèle que c’est la spiritualité et ses valeurs qui ont été le socle moral sur lequel toutes les civilisations noires se sont construites et se sont développés, notamment a travers le concept de Maat (Verité, Justice Ordre, etc..). On a la preuve, par exemple, de l’existence d’un commerce transsaharien régulier dès le IXe siècle entre des localités du Maghreb et des cités caravanières aussi éloignées qu’Aoudaghost [dans l’actuelle Mauritanie]. Bennett accorde une grande importance à ces premières rencontres. Le roi Pierre II du Kongo propose une alliance aux Pays-Bas et leur demande, dans une lettre de 1623, « quatre ou cinq navires de guerre ainsi que cinq cents à six cents soldats », qu’il s’engage à payer « en or, en argent et en ivoire ». Voyages en Afrique noire d’Alvise Ca’ da Mosto (1455 et 1456), relation traduite et présentée par Frédérique Verrier (Chandeigne, 1994). Ils en parlent comme d’un « Maure » (en l’occurrence, un musulman). Bennett remet en question « les causes qui ont longtemps servi à englober la rencontre entre Européens et les Africains […] dans l’histoire de l’esclavage du Nouveau Monde, négligeant ainsi le rôle que l’Afrique et les Africains ont joué dans l’évolution des royaumes de la péninsule Ibérique et l’expansion impériale avant 1492 ». Mieux l’histoire de l’Afrique est le début de celle de l’Humanité. Mais c’est tout autre chose qui se produisit. Le mode de … Ce fut la dernière fois qu’on le vit. Était-ce pour s’octroyer le monopole de la création de la discipline ? En 1441, une expédition portugaise menée par Antão ­Gonçalves accoste près du cap Blanc, dans l’actuelle Mauritanie. Lors d’une autre expédition quelques années plus tard, un commandant en second portugais charge un autochtone, par l’intermédiaire d’un interprète, de transmettre le message suivant à son souverain : « Dis à ton roi […] que nous sommes les sujets d’un très haut et très excellent prince Henri […] qui se trouve aux confins de l’Occident, et que nous sommes venus ici sur ses ordres pour nous entretenir en son nom avec le grand et bon roi de cette contrée. » C’est ainsi que les Portugais commencèrent à se pourvoir en esclaves non pas dans des territoires n’appartenant à personne et peuplés par des sociétés sans État, mais auprès de monarques africains souverains qui leur vendaient, par exemple, des prisonniers capturés lors de guerres avec leurs voisins. II. Dans le récit qu’il fait de son voyage de 1455 en Afrique, Alvise Ca’ da Mosto, un navigateur vénitien au service de la couronne portugaise, parle d’un seigneur de la région du fleuve Sénégal, Budomel, en ces termes : « [Ses] sujets sont respectueux et plein de révérence. Au Kongo, c’est une étoffe de fabrication locale et de qualité supérieure qui était le principal étalon de valeur et la principale monnaie d’échange, ainsi qu’un type de coquillage, le nzimbu, ramassé le long de la côte toute proche. Après que le célèbre historien sénégalais Cheikh Anta Diop, a révolutionné la vision de l'histoire africaine, depuis la préhistoire jusqu'à nos jours, fondée sur le concept … Bennett y voit, avec raison, une « fiction destinée à empêcher les autres princes chrétiens de revendiquer les territoires nouvellement “découverts” ».

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